Accordements - Une valse en trois temps - Elisabeth Fabre Groelly

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Sous la plume d’Elizabeth Fabre Groelly, Clara nous présente une page de la vie de Zabé, sa grand-mère qui lui a confié ses mémoires en héritage.

Le journal de Zabé relate le temps où Cecil, un ami Anglais de l’âge de son grand-père, revit avec elle, Lill’gal, les instants à jamais gravés en lui de la grande guerre où ils ont combattu tous les deux.

Comme nous le dit Clara, Zabé parle moins d’elle que de ces hommes qui l’ont nourrie de leur histoire. Et ces anciens soldats évoquent eux-mêmes davantage la vie de ceux qu’ils ont connus que la leur. Les souvenirs sont ceux de la peur, de la souffrance et de la mort. Mais aussi des instants pleins de vie quand la musique leur fait oublier un instant la désolation du champ de bataille. Ils gardent encore dans leur cœur cette sensation d’être unis, Européens, lorsqu’ils ont chanté et dansé ensemble au son d’un piano allemand.

J’adore ce récit de l’auteure en méta-position, où chaque personnage semble faire abstraction de soi pour dire du bien des autres.  

Résumé :

La toile de fond : les premiers fronts de 1914. Les hommes se sont entremêlés dans l’horreur que l’on sait. Le lecteur va pourtant retenir la petite musique aigrelette de cette danse d’un soir, car son écho résonne encore sur les années.

Se profile un autre souvenir, celui d’une aquarelle…

Alors va se livrer une histoire étrange, un récit fait de douceur, comme peut l’être la vie, parfois. Comme le sont, peut-être, les vraies rencontres.

Si le front est présent en filigrane, le texte, lancinant, est centré sur cinq générations de personnages qui vont se parler. Plutôt une conversation lente et pudique où le premier interrogera patiemment le deuxième ; lequel se retournera vers lui pour l’aider ; quant au dernier, aura-t-il, lui, attendu les deux autres ?

La voix fédératrice de la préface ainsi que celle, plus insistante, de la narration, interpellent le lecteur jusqu’au dénouement d’une quête qui ne laissera pas indifférent.

Aux balbutiements d’une Europe en construction, le souci pressant de réunir les hommes est donc devenu nécessaire. Enfin !

 

 
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