Un quelque part entre deux gares - Dominique Dejob

Couv quelque part entre deux gares 1

La folie des sens en éveil

Violaine, vilaine, mauvaise graine… Autant de rimes en haine qu’Alice veut oublier. Aujourd’hui, elle tire un trait sur son passé. Elle va tout gommer ; effacer jusqu’au présent et se bâtir un nouveau futur. À commencer par son visage sur la photo rituelle où chaque année, elle apparaît épanouie avec ses amis.

4h43. C’est le temps qu’il lui faut pour s’évader. Vers le sud. Pour changer de vie.

Oh, Alice ne s’attend pas à des merveilles. Elle entend les mises en garde, les alertes, les reproches martelés par sa voix intérieure. Elle sait la résistance des souvenirs imprimés dans sa mémoire, inséparables comme l’oiseau tatoué sur son épaule.

Elle doit pourtant disparaître. Tout oublier. N’emporter avec elle que le goût des croissants au beurre, dégustés dans la fraîcheur d’un dimanche matin. Ne garder dans les yeux que la danse amoureuse des mésanges, le vol en piqué libre des martinets, les geais aux couleurs bigarrées, les cieux étoilés. Respirer le silence. Sentir la caresse du soleil, s’enivrer de vent, boire la pluie. Et se nourrir encore du chant bleu des oiseaux.

Bien sûr que l’inconnu lui fait peur, bien sûr qu’elle va crever de remords. Elle est encore tout habillée d’amitié, d’amour, de haine… Mais aujourd’hui elle sait que seul ce départ violent donnera enfin un véritable sens à sa vie.

Résumé :

Elle la coupable, eux les victimes, c’est ce que tout le monde pensera.

Lorsqu’on est mère et épouse, peut-on partir et laisser derrière soi ceux qui vous aiment ? Un beau matin, Violaine disparaît sans dire Adieu. Pour tout bagage, un sac qui contient juste de quoi survivre quelques temps. Aucun papier d’identité.

La vie de ceux qui restent devient un enfer : incompréhension, culpabilité, sentiment de trahison. Pour le mari, pas de pardon possible. Pour Perrine, l’obsession de retrouver sa mère.

La vie de celle qui est partie devient une trajectoire erratique entre deux lieux, entre deux rencontres. Elle ne s’appelle plus Violaine qu’elle a abandonnée en se rebaptisant Alice. Mais peut-on se fuir soi-même comme on fuit les autres ? Peut-elle bousiller sa mémoire comme elle a détruit son téléphone portable ? Plus ses pas la portent vers un ailleurs, plus Alice doute : et si ce quelque part était l’ici qu’elle a quitté ?

Lorsqu’elle trouve enfin sa réponse, elle est projetée dans un ailleurs qu’elle n’avait pas imaginé.

 
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